Fleur Pellerin : “Oui, nous voulons des #fablab partout en France”

Le 10 décembre 2012

La ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique a confirmé hier d'un tweet que le gouvernement avait l'intention de développer en France le réseau des fab labs. La discussion en 140 caractères qui a suivi a permis de voir les différents acteurs qui se positionnent sur le très trendy créneau des fab labs.

Hier soir, la ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique Fleur Pellerin a répondu à notre question posée en guise de titre au compte-rendu d’une récente table ronde sur les fab labs : “Lui, président, implantera-t-il des fab labs ?”

Cette table ronde fermée, organisée par Aymeril Hoang, conseiller innovation et économie numérique, avaient réuni jeudi dernier une quarantaine de participants issus du ministère, de l’industrie, comme PSA ou SEB, et du microcosme des startups du numérique.

Il semble que la promesse de la ministre était attendue si l’on en juge le nombre de RT, presqu’une centaine, et les réactions qui ont suivi malgré l’heure tardive. Où l’on a pu voir se positionner les différentes sphères qui gravitent autour de ces mini-usines collaboratives ouvertes conceptualisée au Center for Bits and Atoms du MIT.

Abus de langage

Il y a d’abord le monde du design. Le designer Jean-Louis Fréchin, aka @nodesign cité par la ministre ci-dessus, s’est positionné depuis longtemps sur le créneau avec l’ENSCI-les Ateliers (Ecole nationale supérieure de création industrielle). Quitte à tordre un peu la réalité quand il affirme que “le fab lab de l’ENSCI [qu'il a créé] fête ses trente ans” : les fab labs datent du début des années 2000, c’est un concept encadré par une charte. Laquelle précise bien que les fab labs sont ouverts, contrairement à l’ENSCI-les Ateliers, réservé aux élèves. Le logo du réseau des fab labs n’y figure d’ailleurs pas, non plus que la charte. Ce qui ne veut pas dire que des objets beaux et utiles n’y soient pas fait, c’est juste un abus de langage. Et il y a fort à parier que l’engouement pour le concept va encore favoriser la dilution du terme, pour ne pas dire sa récupération. Si le gouvernement met la main à la poche, il faudra donc être attentif au type de lieux subventionnés.

Nicolas Bard, co-fondateur d’ICIMontreuil, un “Creative Space de 1.850 m2 qui fait exister les idées des artistes, créateurs, entrepreneurs et startups de la Création” s’est aussi immiscé.

Sauf que là encore, le fab lab sera réservé aux adhérents du lieu. ICIMontreuil louera en effet des espaces de travail et mettra à leur disposition des labs communs, dont le futur fab lab. En septembre, la ministre avait indiqué vouloir “faire du 93 un laboratoire du numérique” et “[s]’impliquer davantage à Montreuil”. Tout en démentant lorgner sur la mairie en 2014, actuellement occupée par Dominique Voynet.

La sphère éducative a aussi donné de la voix, en l’occurrence le Fac Lab de Gennevilliers et l’une de ses co-fondatrices, qui porte aussi un projet en province, La Forge des possibles. Pour mémoire, les fab labs sont nés dans le milieu universitaire. La dimension éducative est primordiale, souligne sa charte : partage des connaissances, apprentissage par les pairs, etc.

L’économie collaborative a également donné du tweet, en l’occurrence le collectif OuiShare :

Et bien sûr, les journalistes aussi ont sauté sur l’occasion :)

Visite au programme

En attendant une hypothétique table ronde et une annonce formelle de plan de développement des fab labs, on devrait au moins voir Fleur Pellerin tripoter une imprimante 3D, photogénie oblige. Et tant pis si la découpe laser est bien plus utile :


Photo de Fleur Pellerin via le flickr du PS [CC-byncnd] remixée Owni #specialfablab

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