OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 [ITV] Peter Sunde défend la vision de Flattr http://owni.fr/2011/02/11/itv-peter-sunde-defend-la-vision-de-flattr/ http://owni.fr/2011/02/11/itv-peter-sunde-defend-la-vision-de-flattr/#comments Fri, 11 Feb 2011 13:17:42 +0000 Leo Mirani (traduction Thomas Seymat) http://owni.fr/?p=46116 Lorsque le cofondateur d’un des moteurs de recherche de torrents les plus connus du monde parle de la nécessite pour les personnes d’être rémunérées pour leurs créations, c’est d’abord le scepticisme qui s’installe. Pourtant, Peter Sunde, ancien porte-parole de The Pirate Bay, est convaincu que non seulement les gens devraient payer pour ce qu’ils consomment en ligne mais qu’en plus les internautes le veulent aussi.

Flattr, créé par Sunde et Linus Olsson en mars 2010, ouvre la voie. Similaire au bouton “like” de Facebook, Flattr permets à ses utilisateurs de donner une somme d’argent de leur choix aux sites web qui sont membres. Chaque mois, les utilisateurs paient Flattr un minimum de 2€. Ils peuvent “flatter” autant de sites Internet qu’ils le souhaitent et en fin de mois, les 2€ (ou 20€ ou 50€…) sont divisés entre les sites qui ont été cliqués, auxquels on sosutrait 10% de frais. Les utilisateurs peuvent aussi ajouter le bouton Flattr sur leur site.

Le processus est simple, ne requiert qu’un minimum de connaissances techniques et empêche les abonnés de dépenser plus que la somme qu’ils ont prévue. Owni.fr a rencontré Peter Sunde à Bombay, où il assistait à une conférence sur l’archivage, pour lui parler des ses derniers projets et de ses expériences passées.

Qu’est ce qui rend Flattr différent des autres systèmes de micropaiements ?

L’idée avec Flattr, c’est de créer un système simple d’utilisation pour que les gens puissent partager de l’argent sur Internet, dans un contexte d’abondance de l’information. On ne peut pas vraiment payer pour tout et ce serait même trop pénible de devoir payer pour tout. Flattr est un système particulier. Nous ne croyons pas que ce soit le système adéquat pour payer pour tout – on a besoin de plusieurs systèmes.

Existe-t-il un nombre suffisant de personnes prêt à payer pour quelque chose qu’ils pourraient avoir gratuitement ?

Prenez la Croix Rouge. C’est l’une des plus grandes organisations dans le monde. Ils ont des milliers et des milliers d’employés et ils reçoivent de l’argent. Pour nous, il est clair que les gens sont prêt à donner, c’est juste difficile et compliqué pour eux de le faire.

Mais il existe une différence entre une organisation caritative et un blog.

Les gens ont aussi besoin de culture. La culture est un élément tellement important dans la vie de tout les jours que les gens sont vraiment partant pour payer. Ou pour filer un coup de main plutôt que simplement payer. Ils veulent rémunérer les gens pour ce qu’ils créent.

Combien d’utilisateurs sur Flattr ? Et où le service est-il le plus populaire ?

Nous avons 70.000 utilisateurs, dont 30% sont des créateurs qui veulent se faire “flatter”. Mais ils doivent aussi dépenser de l’argent. C’est un système égalitaire dans lequel tout le monde doit s’engager et s’investir. Beaucoup de nos membres sont allemands. Les blogs politiques, les podcasts et les médias sont ceux qui se font le plus d’argent. Nous nous sommes rendu compte un jour que deux journaux allemands s’étaient inscrit sur Flattr à juste un jour d’intervalle. Mais ce n’est pas qu’une question d’argent. Il s’agit aussi pour eux de diffuser leurs articles parce Flattr, qui est un mélange de StumbleUpon, du bouton “like” de Facebook et de PayPal, permet de découvrir des nouvelles choses.

Vous préférez ne pas qualifier Flattr de système de paiement. Pourquoi ?

Payer nécessite avoir de l’argent ou prendre un crédit. Utiliser Flattr, c’est plus un acte volontaire. C’est davantage un encouragement, ou éventuellement un don. Ca montre aussi une certaine forme de soutien social. Si vous avez 400 “like” sur Facebook, cela veut seulement dire que 400 personnes ont cliqué sur un bouton. Mais avoir 400 “flatteurs” signifie que 400 personnes ont tellement aimé quelque chose qu’ils sont prêt à le soutenir financièrement, ce qui est une grosse différence.

Vous dites aussi que vous ne voulez pas savoir qui donne de l’argent à qui.

Si vous en savez trop sur les gens, la gestion devient un problème. Nous ne voulons pas construire un système où nous connaissons tout sur tout le monde. Quand on utilise Facebook, ils savent tout ce que vous faîtes, nous voulons être un contre-poids à cela. En plus, nous n’avons pas besoin de savoir, donc pourquoi devrions-nous essayer ?

Quel futur voyez-vous pour Flattr ?

D’abord, on a besoin de devenir très gros en termes de taille. Je veux que les gens soient capables d’en rémunérer d’autres. Un million d’utilisateurs à la fin de cette année (2011) est l’objectif minimal, même si j’espère que le chiffre sera plus proche de 5 millions. Ensuite, je veux introduire un système de paiement direct pour rendre possible l’achat de choses en utilisant Flattr.

Ne pensez-vous pas que ces discours sur la rémunération venant d’un des cofondateurs de The Pirate Bay puissent surprendre pas mal de gens?

L’idée de The Pirate Bay n’a jamais été de dire que les choses ne devaient pas avoir de coût. Il s’agissait de faire en sorte que les gens soient capable de partager de l’information, sans se soucier de ce qui était échangé. Sans censure ni filtre, ainsi nous n’introduisons pas de valeurs éthiques ou de moral dans votre vision du monde. C’est simplement une plateforme, rien de plus. Un moyen de transport pour l’information. Et cela ne devrait rien être d’autre. De la même manière qu’un FAI ne devrait pas décider quel site vous pouvez ou ne pouvez pas accéder.

Mais le nom lui-même suggérait le piratage.

Un pirate, c’est quoi? La définition vient d’une industrie qui appelle tout ceux qui ne font pas ce qu’elle veut des pirates. Nous avions envie de nous réapproprier ce mot, le rendre cool. Il était plus question de subvertir socialement ce que le mot signifie que de dire: “nous allons voler toutes vos affaires”.

Est-ce que vous pensez que Flattr attirerait autant l’attention si vous n’aviez pas été impliqué dans The Pirate Bay ?

Il est clair que non. Et bien sûr, nous en tirons en quelque sorte partie. Ca nous fait économiser en marketing. Je vais dans des conférence, j’y parle de Flattr et on me paie pour ça. Mais je ne considère pas Flattr comme une entreprise comme les autres. Le but n’est pas de se faire de l’argent, l’objectif est de changer les choses. Ce n’est pas une entreprise “non-profit” stricto sensu, mais je la voie plutôt comme une une façon de financer d’autres projets similaires.

Comment vous êtes-vous retrouvé à participer à The Pirate Bay?

Au début, j’étais engagé dans Piratbyrån (“le bureau piratage”). En Suède, il y avait l’Antipiratbyrån (le bureau anti-piratage) qui était principalement un groupe de lobbyistes d’Hollywood œuvrant en Suède. Donc des artistes, des hackers, tout ceux qui étaient engagés et intéressés par Internet ont lancé Piratbyrån, qui était alors un projet pour rigoler. Au début, il y avait peut-être 40 personnes qui y travaillaient sur de nombreux projets, l’un d’eux étant Pirate Bay. A l’époque, tout le monde utilisait des connexions directes pour le partage de fichiers, ce qui n’était pas terrible d’un point de vue légal et c’était surtout très lent. BitTorrent était largement supérieur et nous voulions nous assurer que les utilisateurs pouvaient comprendre son fonctionnement et qu’il soit en suédois. En fin de compte, il a pris beaucoup d’importance et est devenu un projet indépendant, séparé du reste.

The Pirate Bay a souvent été menacé d’actions en justice par quelques unes des entreprises les plus puissantes du monde. En tant que leur porte-parole, comment est-ce que vous avez réagi ?

On a commencé par faire pas mal de recherches au niveau légal. Et nous avions l’aide de Mikael Viborg, qui est probablement l’une des personnes les plus talentueuses en Suède dans le domaine de la propriété intellectuelle. Nous avons aussi compris qu’une firme américaine ne peut pas venir et citer des textes de droits étasuniens dans une cour de justice en Suède. Nous leur envoyions des cartes montrant où est la Suède et disant « nous ne sommes pas encore partie intégrante des Etats-Unis ». Nous leur envoyions aussi des photos d’ours polaires qui disaient “Vous avez peut-être des problèmes de droit d’auteur mais ici nous avons des problèmes avec des ours polaires qui essaient de nous manger”. Et les entreprises ne savaient pas quoi répondre.

Vous êtes célèbre pour avoir dit que vous préféreriez détruire par le feu tout ce que vous possédez plutôt que de payer l’amende de 3,6 millions d’euros exigé par le verdict de la cour en Suède.

Je ne pense pas être coupable de quoi que ce soit. Je n’ai rien fait de mal.

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Crédits photo: Flattr

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Flattr: vers un nouveau modèle économique? http://owni.fr/2010/08/11/flattr-vers-un-nouveau-modele-economique/ http://owni.fr/2010/08/11/flattr-vers-un-nouveau-modele-economique/#comments Wed, 11 Aug 2010 16:35:45 +0000 David Dufresne | Davduf et Fil http://owni.fr/?p=21368 Peter Sunde est un Suédois marrant : animateur à une période de The Pirate Bay et condamné à ce titre à un an de prison et une amende de 30 million de couronnes (il a fait appel), il vient de lancer un nouveau projet de partage sur Internet : Flattr. Cette fois, on ne partage plus les contenus, mais… l’argent. L’histoire dit que ça faisait trois ans que lui et son équipe travaillaient sur la bête. Et on nous avait rien dit.

Le principe de Flattr est de promouvoir sur le net une circulation volontaire de micro-paiements, avec des contraintes minimes permettant d’espérer qu’à terme ces dons iront valoriser le travail créatif. Un projet similaire à celui de la Société d’acceptation et de répartition des dons (SARD — http://www.sard-info.org/ ), dont on attend avec impatience la mise en place [1]

Faut-il faire un dessin ? Quel qu’il soit, le travail créatif a parfois bien du mal à se trouver un « modèle économique » sur le Net. C’est tout l’enjeu de Flattr. Et on l’avoue et le savoure sans détour : qu’un début-de-prémices-d’alternative-possible-(on-est-encore-sûr-de-rien) puisse venir du côté des flibustiers scandinaves n’est pas pour nous déplaire. L’imagination au pouvoir vs l’arsenal du pouvoir.

Par travail créatif, Flattr entend textes, musiques, vidéos, sons, logiciels, et « le reste ». La force de Flattr réside aussi là : il ne se cantonne pas à un secteur. Flattr prend en compte nos usages : dans une journée, nous sommes tour à tour lecteur, puis geek, puis mélomane. Dans une journée, on peut saluer le travail de gens bien différents. C’est pourquoi, en fonction des besoins et des secteurs, le tout-gratuit ne peut être la réponse-à-tout et le système du tout-payant la réponse (viable) à rien.

Comment ça marche ?

Du côté du flatteur (celui qui donne) :

  1. Vous ouvrez un compte Flattr. Versement minimum : 2 euros.
  2. Vous décidez du montant mensuel que vous voulez dépenser (par exemple, vous avez placé 10 € sur votre compte, vous décidez de distribuer 3 € par mois, ce qui vous fera trois mois et dix jours, dévaluation estivale de l’euro ou pas…).
  3. A chaque fois que vous croisez un bouton Flattr sur un site qui vous plaît, votre index obéit à votre cœur, vous cliquez, et vous flattez. Si vous ne flattez qu’une fois en un mois, alors vous donnerez beaucoup (3 euros) à une seule personne/site/groupe. A l’inverse, si vous avez le clic fou, vous donnez peu à beaucoup de gens. Si on reprend l’exemple des trois euros, si vous cliquez dix fois dans le mois, cela fera : 3 € / 30 clics = 33 centimes par flattrie. Reprenons — en le flattrant, ça va sans dire — ce qu’a magistralement démontré un dénommé Arkados« C’est ça, tout l’intérêt de Flattr : ce n’est pas un don unique pour un tout, mais une multitude de dons pour autant de choses différentes ! »
  4. Un écran de contrôle vous dit où vous en êtes à tout instant dans vos contributions.

Du côté du flatté (celui qui reçoit) :

  1. Vous ouvrez un compte. Car, la philosophie Flattr, c’est : pour donner, je reçois. C’est Jean de La Fontaine dans l’(hyper)texte : « Apprenez que tout flatteur / vit aux dépens de celui qui l’écoute / cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
  2. Vous faites savoir par la présence d’un bouton Flattr sur votre site que toutes les flattries sont désormais les bienvenues. (Le bouton s’installe avec un simple morceau de javascript. Si vous utilisez un CMS, il existe probablement déjà un plugin qui le fait pour vous. Pour SPIP, rendez-vous dans quelques jours. Le plug in est route, le temps de régler deux/trois bricoles.

Comme le dit Damien Clauzel (doublement flattré par nos services), l’une des clés du système social de micropaiement proposé par Flattr est que « le mode opératoire doit être le plus simple possible, pour éviter les barrières ; les utilisateurs doivent avoir une vision et un contrôle clairs de leurs finances ».

Cliquer ici pour voir la vidéo.

OK, mais ensuite ?

Ce réseau de microdons marchera, ou pas, selon qu’il convaincra suffisamment de personnes de répartir deux ou trois euros chaque mois en flatteries auprès de leurs musiciens, dessinateurs, blogueurs, écrivains, ou codeurs préférés pour que cela rapporte plus que des clopinettes à certains.

Ça ne va pas être aisé. Un calcul simple : pour tirer un SMIC de Flattr, combien faut-il recevoir de flattries ? En supposant que le participant moyen verse 2 euros par mois et ne flatte qu’une personne par jour, on arrive au résultat de 10 000 flatteurs par mois. Et encore, sans compter qu’à partir d’un certain revenu, il faudra commencer à payer des taxes. Le calcul rejoint la théorie de Kevin Kelly, comme quoi, pour vivre de sa création, il faut à un artiste 1 000 Vrais Fans, le Vrai Fan étant défini comme quelqu’un qui achète systématiquement tout ce que vous produisez. (à lire aussi).

Donc, financièrement, on oublie ; pour 99,99… % des gens, Flattr ne remboursera jamais le temps passé à créer des « things » sur Flattr — ni même à installer Flattr. Tant que la contribution se décide sur une base volontaire, les sommes mises en œuvre ne peuvent qu’être dérisoires (à part peut-être pour Peter Sunde et ses copains, dans le rôle de la banque centrale). Parions toutefois que le système fera émerger trois ou quatre stars dont tout le monde parlera avec envie. Sur son blog, Flattr évoque de « nombreux utilisateurs » qui ont déjà perçu 100 € et des « centaines » qui ont touché une « certaine somme » (sachant que 10€ est le minimum pour percevoir des dons) mais, convenons-un, les chiffres avancés restent modestes.

On est loin de la contribution créative théorisée par Philippe Aigrain. Cette contribution qui, en étant obligatoire, lèverait immédiatement beaucoup d’argent (« de 1,2 à 1,7 milliard d’euros par an »), permettrait de remplir (un peu) les poches de (beaucoup) d’artistes et de créateurs, plutôt que de faire rouler des euros dans la besace des fournisseurs d’accès ou des sociétés de flicage, comme le font Hadopi et son pare-feu Open-Office.

Autre critique, plus idéologique : le système alimente les kurbettes, c’est-à-dire une déférence devant la créativité, en reposant sur le mythe de l’Auteur seul face à son œuvre. Un mythe nuisible dans bien des secteurs de la créativité où il n’a tout simplement pas de sens, comme par exemple dans le logiciel libre — mais pas seulement. Les deux auteurs de cet article ne sont d’ailleurs pas entièrement d’accord sur ce point (c’est la beauté des textes écrits à quatre mains). Car tout dépend du champ de la création. Parfois exercice solitaire, parfois fusion commune des esprits, etc. Mais le propos, ici, est bien celui-ci : comment fait-on pour s’en sortir un peu à l’heure du numérique, où chacun perçoit que les notions d’auteur, de diffuseur, d’éditeur, et même le travail des marchands a basculé.

Quoi qu’on en pense, Flattr peut être amusant. Si on le considère non pas comme une source de revenus (dans tes rêves), mais comme une nouvelle expérience de monnaie alternative, à l’image du whuffie de Cory Doctorow. Quand on est content d’avoir lu un truc ou écouté un machin, on envoit un feedback ; ça existait déjà sous la forme d’un commentaire sur le forum, ou d’un « j’aime » ; on peut maintenant soutenir pécunièrement avec une flattrie. Le compte de la personne flattrée s’enrichit de quelques centimes, qu’elle utilisera à son tour pour flattrer d’autres personnes. Le whuffie circule ainsi, interactivité à deux balles comme les « poke » de Facebook ou les « kudos » de feu Ohloh, mais interactivité tout de même.

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Billet originellement publié sur le blog de Davduf sous le titre “Flattr-ies et Kurbettes“.

Crédit Photo CC Flickr : Samfoxphotography.

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Qu’est ce que le micropaiement ? http://owni.fr/2010/01/19/qu%e2%80%99est-ce-que-le-micropaiement/ http://owni.fr/2010/01/19/qu%e2%80%99est-ce-que-le-micropaiement/#comments Tue, 19 Jan 2010 14:46:41 +0000 billythekick http://owni.fr/?p=7103 Beaucoup d’internautes ont entendu parler du micropaiement sans jamais savoir ce que représente cette solution de paiement révolutionnaire sur Internet. Il s’agit d’un service BtoB (Business to Business) qui permet poser des barrières virtuelles de paiement sur des sites de jeux en ligne, des parties payantes, des articles, des vidéos, tout contenu pouvant être rentabilisé.
Grâce au micropaiement, les moyens de paiement sur Internet sont diversifiés. Différents types d’affichages sont disponibles tels qu’Audiotel, les SMS surtaxés, mais aussi Internet+ , les cartes prépayées, Paypal et la carte bancaire.
Ce système, moins coûteux pour les entreprises, comporte également de nombreux avantages pour les consommateurs :

 Sécurité : le code de paiement n’est utilisable qu’une seule fois et ne peut être subtilisé, aucun risque de fraude.
 Pratique : aucune pré-inscription n’est nécessaire.
 Facilité : Un seul code à saisir.
 Rapidité : La plupart des transactions sont effectuées en moins d’une minute.
 Fiabilité : L’utilisateur garde son anonymat et ne donne pas ses informations personnelles au site marchand.
 Maîtrise du budget : dans le cadre d’un paiement via Audiotel ou SMS

Pour en savoir plus, je mets à disposition cet article paru dans 01NETPRO.

> Vous pouvez commenter sur le blog de Rizoul

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L’économie des flux http://owni.fr/2009/08/31/leconomie-des-flux/ http://owni.fr/2009/08/31/leconomie-des-flux/#comments Mon, 31 Aug 2009 13:42:44 +0000 Thierry Crouzet http://owni.fr/?p=3050 ben

Dans un monde de flux où les biens s’écoulent, l’ancienne économie de la rareté de l’offre associée à la rareté de l’argent ne peut plus survivre. Sans doute faudra-t-il basculer vers un système financier où chacun pourra émettre de la monnaie et devenir banque centrale. Mais avant d’envisager cette entrée dans le flux de la finance, je voudrais inventorier les différentes modalités de rétribution adaptées aux flux, certaines incompatibles, d’autres complémentaires.

  1. Proposer comme aujourd’hui les produits à un prix fixe, souvent élevé, plus de dix euros, est contre productif car on empêche le flux de s’écouler et, dans l’économie des flux, l’immobilisme équivaut à la mort. La pratique tarifaire actuelle a pour avantage de nous maintenir dans un monde connu et de ralentir l’avènement du monde des flux mais elle favorise le piratage. J’insiste sur ce point. Le piratage est inéluctable et sera de plus en plus facilité en même temps que les flux deviendront la norme (simple de copier une information qui passe à travers notre ordinateur).
  2. Les revenus annexes : publicité, affiliation, merchandising, spectacles, conférences… compléteront la rémunération des créateurs comme ils le font déjà. Rien de nouveau de ce côté-là. Mais je ne vois pas pourquoi un écrivain devrait se transformer en pingouin pour continuer à écrire ses livres. Bientôt je vais vendre des t-shirts « Je connecte en propulsant, je propulse en connectant. »
  3. Le micropaiement, 1 euro par œuvre par exemple, a pour avantage de rabaisser le ticket d’entrée à un prix psychologique très bas. Malheureusement 1 euro est souvent plus qu’insuffisant pour rentabiliser une œuvre, même quand beaucoup de gens paient. Dans beaucoup de cas, le micropaiement ne peut être qu’une mesure complémentaire. D’autre part, si tout le monde met un ticket d’entrée à 1 euro (imaginez lire ce billet pour 1 euro), Internet devient soudain payant et le monde des flux se tarie par feedback négatif, ce qui revient à tuer Internet. Enfin, un ticket d’entrée faible n’arrête pas le piratage, il ne fait que le rendre moins utile pour les gens normalement fortunés.
  4. La licence globale est une sorte de taxe que tous les abonnés Internet paieraient, une redevance télévisée bis. Je suis farouchement contre car où va l’argent récolté ? Comment sera-t-il distribué ? Les copains des copains seront toujours servis les premiers comme cela se pratique dans le monde du théâtre (et logique que nombre de politiciens clientélistes soient favorables à cette mesure). Il y aura un comité de redistribution. Pourquoi est-ce qu’avec mon blog je recevrais plus ou moins qu’un autre blogueur ? Faudra-t-il être reconnu créateur pour recevoir ? Par qui ? Selon quels critères ? Cette approche va à l’encontre de la responsabilisation des gens et, comme le micropaiement, elle reste une source de financement insuffisante à moins de doubler le prix des abonnements (je dépense chaque mois plus en livres qu’en FAI).
  5. Avec le mécénat global ou SARD, les internautes sont obligés de donner mais ils votent pour répartir leur dons selon une logique de digg. J’aime l’idée. Je la préfère de loin à la licence globale. Mais elle me fait un peu peur (voir notes). Par ailleurs, les sommes récoltées seront là encore insuffisantes à moins d’une lourde augmentation des abonnements.
  6. On peut imaginer une autre forme de mécénat global où on est obligé de donner mais où on choisit explicitement à qui on donne. Je préfère de loin cette méthode plutôt formatrice. Je pourrais donner aux créateurs que j’admire pas à ceux que le « peuple admire le plus ». Danger, nous risquons de donner à nos amis. Sans doute faudrait-il trouver un compromis entre cette approche et celle actuelle du SARD (voir notes).
  7. Le tout gratuit implique le don volontaire, donc un changement des mentalités. J’aime cette idée car elle fait reposer la création sur la seule responsabilité des gens. Ils donnent quand ils le veulent la somme qu’ils veulent aux créateurs qu’ils admirent. S’ils cessent de donner, plus d’œuvre. Favorisé par une certaine transparence (savoir combien un artiste a déjà reçu), un mécanisme de régulation devrait se mettre en place. En basculant dans un monde de flux, un monde de moins en moins matérialiste, les gens devraient être prêts à donner pour les choses qui seront le plus importantes dans leur vie. Comme toute révolution psychologique, ce basculement des mentalités ne peut pas s’effectuer du jour au lendemain. Toutefois, aussi improbable qu’elle paraisse, cette logique du don régit déjà notre monde. C’est ce qui me rend optimiste. Ne vivez-vous pas du don ? Que faites-vous quand vous empruntez de l’argent à la banque ? Vous recevez un don en échange d’une promesse de remboursement. Que font les banques et les États, ils empruntent pour rembourser leurs dettes. La chaîne de Ponzi n’est autre qu’une chaîne du don.

En résumé, nous entrevoyons aujourd’hui trois formes de rémunération qui pourraient se compléter pour remplacer le modèle actuel du prix de vente.

  1. Micropaiement à la discrétion de l’auteur/distributeur et en aucun cas une modalité à généraliser.
  2. Mécénat global juridiquement imposés par les gouvernements (et indépendant du micropaiement).
  3. Plateforme de don direct ultra-simplifiée en même temps qu’une sensibilisation à cette nouvelle logique (ce que ferait déjà le mécénat global).

Est-ce ainsi que nous sortirons du monde de la rareté, du monde des happy few, et entrerons dans le monde des flux ? Sans doute que nous n’avons pas encore eu les bonnes idées.

Note sur le SARD

  1. La version dure du mécénat global passe par l’État qui nous imposerait le don d’une somme forfaitaire.
  2. Je suis pessimiste quant à cette idée. Il faut une loi pour favoriser l’auto-organisation de la rémunération. Mais je vois mal l’État passer des lois qui le désengage, c’est contre la logique étatique. Si l’État passait des lois pour pousser le système à fonctionner sans l’État se serait une révolution extraordinaire (surtout hors du monde de la finance). J’ai peur que ce ne soit pas demain la veille. Les gouvernants aiment trop le pouvoir et pas assez les hommes.
  3. La version allégée du mécénat global, qui sera annoncée le 8 septembre, ne passe par l’État mais par un engagement volontaire des créateurs et des internautes. Nous pourrons ainsi tester le système mais je ne vois pas bien d’autres intérêts. Quelle différence avec le don direct ? Ok, ça nous évite juste de voir partout fleurir des boutons de dons mais, à la place, nous aurons des boutons de vote. Beaucoup de bruit pour rien à mon sens.
  4. Qui dit vote, dit populisme. Les productions grossières de TF1 récolteront tous les revenus. Je n’ai aucune envie que mon don aille à des œuvres que je ne respecte pas. Je suis totalement opposé à se système s’il n’est pas contrebalancé (même critique qu’à notre démocratie).
  5. Au vote positif (+1), il faut ajouter un vote de censure (-1). Je veux que mon don n’aille pas nominativement à tel ou tel artiste, à tel groupe d’artistes (les racistes), à telle liste compilée par des tierces parties auxquelles je fais confiance… Je veux par exemple pouvoir donner tout aux écrivains et rien aux musiciens.
  6. Je veux aussi que le système soit totalement transparent. Je veux savoir combien les artistes ont déjà reçu et arrêter de leur donner quand j’estime que c’est suffisant. Je veux pouvoir mettre des barrières. À Partir d’un certain seuil en euro, mon argent va ailleurs. Et si c’était ça le véritable socialisme ?
  7. Dans le cas de la version dure du mécénat global, il faut empêcher le choix explicite du bénéficiaire d’un don. Sinon j’aurais la possibilité de cibler un ami qui pourrait me donner en retour, ce qui reviendrait à passer outre l’obligation. Je ne peux donc qu’exclure ceux à qui je ne veux pas donner.
  8. En revanche, je dois pouvoir choisir dans quelle zone de la longue traîne des votes mon don se répartira. Je peux ainsi décider de financer la création underground.
  9. Reste que tout cela est bien compliqué alors qu’il s’agit avant tout d’une révolution psychologique à effectuer. Tous ces artifices techniques ne font-ils pas que nous détourner de notre objectif ? Mieux vaut passer son temps à donner l’exemple et à expliquer qu’à mettre en place des usines à gaz.

Un article initialement publié sur Le peuple des connecteurs

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